jeudi 16 février 2012

Mémento de la révolution tunisienne

1- De l’avant révolution- L’ère prérévolutionnaire ne se limite pas à l’époque Ben Ali ni à celle-ci cumulée avec l’époque Bourguiba. Elle est plus étendue, et plus reculée dans l’histoire. D’ailleurs, elle ne peut être cernée qu’en intégrant tout l’espace arabe. Les arabes n’ont connu, de leur histoire, qu’une seule vraie révolution qui est celle de l’Islam. S’il est vrai que l’Islam est un massage divin, il n’en demeure pas moins que la conversion et la réponse à cet appel ne peuvent naitre que d’une volonté humaine animée par une profonde aspiration à l’équité, à la liberté et à la progression. En effet, l’Islam a prôné le changement, la progression, bref la révolution. Le principal argument soulevé par ses adversaires était son opposition à leurs traditions, à leurs héritages et son appel à l’amélioration et à la rupture avec l’ancien.
La fin de l’Islam comme révolution ne peut être datée avec précision vu les querelles entre historiens et la difficulté d’établir la véracité des faits rapportés au cours de la période des 4 premiers califes. Néanmoins, une date nette peut être avancée avec le début du règne des omeyyades. Opposants farouches à la nouvelle religion et convertis de dernière minute, leur premier roi Muawiya se serait vanté à maintes reprises d’appartenir au clan des maîtres en Jahiliya et en Islam. Depuis, il n’y en a eu que des confirmations de la fin de l’Islam comme révolution tant sur la plan des actes que sur le plan des discours. Et c’est çà qui fait la grandeur de la révolution tunisienne : la désespérante longueur de l’avant révolution.
2- De l’appellation de la révolution- Révolution du jasmin, ça ne veut rien dire. Révolution de la dignité et de la liberté, c’est trop réducteur. Il y’en a certains, qui se sont révoltés contre l’insoutenable médiocrité, la fausseté suffocante, la monotonie lassante, etc. D’autres, poussés par la soif de gaité et de joie. Ou encore, quelques-uns parce qu’ils s’ennuyaient. C’est une révolution pour embrasser les valeurs supérieures de l’humanité. Elle s’est accomplie dans la conscience de chaque tunisien. Dans son for intérieur. Il n’y aura point de retour à la tyrannie. Un probable dictateur à l’avenir, sera esseulé sans collaborateurs, sans auxiliaires. Il ne trouvera plus de police à réprimer ses opposants, plus de juges à extorquer ses adversaires, plus de plumes à le déifier, plus de comptables, de financiers et de juristes à l’aider à thésauriser, etc. Même pas des Hommes à taire ses dérives et sa médiocrité.
Car cette révolution était la révolution de l’Homme en Tunisie.
3- De la mobilisation et de la main tyrannicide- A quoi doit-on la révolution ? Au chômage, à la marginalisation, à l’injustice, aux disparités entre les régions et les classes, bref à tous les méfaits des gouvernements de l’après indépendance ? Non. Ces facteurs ont, certes, mobilisé les masses, amassés les foules et notamment les jeunes mais n’ont pas été concluants pour le succès de la révolution. En d’autres termes, ces facteurs ont préparé le terrain et crée la volonté mais n’ont pas accompli l’acte efficace et décisif. Preuve en est, l’absence de toute révolution achevée dans le passé et l’avortement de tout mouvement populaire contestataire bien que l’injustice et les crimes étaient patents depuis longtemps.
La main qui a commis le meurtre de la tyrannie est l’esprit du temps qui s’est emparé de la jeunesse lui suscitant l’amour de la liberté, de la création et de l’émancipation. C’est la mondialisation qui a agit dans les profondeurs, éveillant les esprits et ouvrant les yeux à l’immensité du possible dans un environnement de liberté. C’est les guignols de l’info, les débats politiques libres dans les médias étrangers, les news de procès d’imminents responsables politiques à l’Occident intentés par des citoyens ordinaires, l’image intériorisée de Saddam et ses collaborateurs en procès puis jugés, etc. C’est aussi et surtout, l’écrasement définitif et retentissant de la dictature de l’information et de la communication avec la propagation salutaire des technologies de communication.
4- Ce que la révolution n’est pas- Alors que la ruée vers le butin de la révolution bat son plein, beaucoup ont préféré rouvrir leurs fonds de commerce idéologiques. Ils se sont plantés sur la voie publique criant leurs marchandises en débitant les slogans émotifs. Certains croient que les jeunes ont fait la révolution pour réaliser le rêve de l’union arabe. D’autres partagent l’illusion que la révolution a pris origine dans l’impatience des jeunes à revenir au passé et revivre le temps des pieux prédécesseurs. Il y’en a même ceux qui se figurent que les jeunes se sont révoltés parce qu’ils désirent l’Etat communiste et qu’ils boudent la libre initiative, le succès individuel et la consommation. Et plusieurs prêchent la paranoïa comme attitude idéale par les temps qui courent. Seule la jeunesse est éprise de liberté et de changement. Elle veut respirer pur, elle veut voir clair, elle veut s’envoler. Elle a dit « que le mal ne soit plus » et le mal ne fût plus. Et à tous ceux qui ont ouvert les débits de slogans, elle n’a qu’un seul mot d’ordre à opposer « que vous ne soyez plus », plus communément connu sous « dégage ».
5- Des faux révolutionnaires- Ceux-ci se présentent comme des révolutionnaires aguerris, endurcis. Ils sont contre l’avis et son opposé. Ils sont mécontents du fait et du contre fait. Ils clament leurs refus de l’acte et du non acte. La révolution à leur sens est l’annihilation de tout ce qui a existé avant, n’excluant même pas la couleur de notre ciel et la chaleur notre été. Ils sont râleurs, contestataires, opposants éternels. C’est pour cela qu’ils utilisent une arme redoutable : semer le doute, la phobie et la panique. Ils ne voient rien de positif, tout est complot, tout est théâtral, tout est simulé. Ces personnes sont ou bien des commerçants pour lesquels la révolution est un métier n’exigeant que l’art des slogans et des enchères, ou bien des hommes du ressentiment au fond desquels se sont enracinés les complexes de répression, de frustration et d’échec au point où ils refoulent, désormais, la victoire, tel un péché maudit.
6- De ceux qui ont été pour la révolution parce qu’ils sont contre la révolution- Ce groupe a subi, du moins au niveau corporel, les plus durs méfaits de la non révolution. Il a reçu, en la révolution, une manne du ciel. Plusieurs sont revenus après une longue vie de diaspora, plusieurs autres retrouvent la lumière du jour après de longues années d’obscurité dans les prisons ou dans leurs cachettes. Ils sont pleins de reconnaissance à la révolution parce qu’elle leur permet de prêcher le retour au passé, la reviviscence du moment originel. Ils sont adorateurs de la reproduction identique du passé sans le moindre spectre de révolution. Pour eux, le point culminant de l’histoire, c’est l’époque de Yathrib. Les règles organisatrices qui ont régi les gens qui venaient de commettre l’infanticide et qui se penchaient sur une idole de pierres, doivent prévaloir dans une société de croyants héritant de 14 siècles de foi en l’unicité de Dieu. Ils ne voient pas dans l’Islam une invitation perpétuelle au progrès mais une solution définitive, un prêt-à-user pour tous les temps. Ceux-ci sont des néo-yathribis mais se nomment avec la complicité de tous « islamistes ».
7- La dangereuse séduction dans la révolution- Comme toute beauté splendide et ravissante, la révolution n’est pas dépourvue de séduction dangereuse et fatale. En célébrant plus qu’il n’en faut la révolution et en la vénérant trop, on court décidément à sa perte sans s’en apercevoir. La révolution en soi, n’est pas un accomplissement ou un couronnement. Elle ne vaut que par ce qu’elle en est un prélude, une annonce. Elle est un positionnement sur la vraie ligne de départ. Si on s’égare au milieu du parcours, la révolution n’aurait été que l’incendie des postes de police, le décès d’un nombre de citoyens, la confiscation de biens et le jugement de quelques personnes. Se retrancher dans le narcissisme en croyant qu’on a eu toute la gloire par la révolution serait anéantir ce que porte la révolution de plus beau en son sein : la raison. La révolution doit nous inciter à profiter de la liberté pour glorifier la raison, étudier nos handicaps et analyser nos défauts.
Faute de quoi, la séduction de la révolution peut nous traîner, tel un mouton, à la dictature de l’ignorance.
8- Du piège mortel de l’apostasie : la dénonciation de l’apostasie- L’apostasie plane sur les têtes tel un fantôme, guette dans le noir tel un ogre, hante les esprits tel une goule terrifiante. Ce monstre œuvre jour et nuit sans répit, sans la moindre faille. Il planifie tout et prévoit tout. Il veut verser sa malédiction sur le peuple béni qui a fait la révolution. On le voit dans les actes de sabotage, dans les violences entre citoyens, dans l’évocation des sujets suscitant la discorde, dans les petites émeutes éparses. Ça pue dans le produit médiocre de nos médias, la banalité des débats de nos politiques, l’inconsistance de nos intellectuels, etc.
Mais réellement, penser ainsi, n’est qu’une ruse de l’âme fatiguée, un artifice de l’esprit paresseux et superstitieux, une astuce du corps qui a perdu toute vigueur. C’est se faire l’illusion - combien propice à l’inertie et à la mollesse-, d’avoir gagné un combat alors qu’il n’a pas été engagé. Parce que, en fait, le tyran n’était que l’obstacle qui barrait la route à tant de révolutions qu’on se doit aujourd’hui d’accomplir.
La déficience désastreuse de la morale et de l’éthique, l’absence sinistre de la foi en toute valeur, la cupidité, l’incompétence, l’inconsistance, la frivolité intellectuelle, la superficialité ne constituent nullement les symptômes d’une volonté assaillante d’apostasie, mais plutôt les informateurs, les mouchards livrant le lieu des prochaines révolutions.
Professer que ces maux sont des échos du passé anté-révolutionnaire au lieu de décrypter en eux des appels, des invites aux révolutions futures, serait le signe d’un intellect sédentaire voulant se soustraire à la marche vers l’élévation.
Voir derrière, ce qui est devant est preuve de désorientation et de posture en direction opposée, de régression. C’est fuir le fantôme de l’apostasie pour se plonger, de plus belle, entre les bras de celle-ci.

Walid CHERIF

samedi 4 février 2012

المحرقة العربيّة

لقد أخطأ الذين قالوا أن العدوّ الأوّل للشّعوب العربيّة هي إسرائيل و من ورائها الولايات المتّحدة و انساقوا آملين بكل سذاجة و غفلة وراء الطّغاة لا لشيء إلاّ لأنّهم ينظمون قصائد الهجاء في هذا العدوّ.
لقد جانب الصواب الذين اعتقدوا أن القضيّة الأولى للشّعوب العربيّة هي احتلال فلسطين و سكتوا عن الحيف و الظلم بل و غرقوا في غيبوبة متعلقين بكل ظالم ينسج لهم، من خيوط كلامه، قصصا عن تحرير فلسطين.
لقد تخبّط خبط عشواء الذين انتظروا خيرا من طغاة العالم العربي و حسبوا أنّ في داخلهم قلبا ينبض بالحنين لفلسطين و عقلا يحلم بالعرب في أعلى علييّن.
و لم يكن تبيّن الخراب الدّاهم ،منذ سنين، بعزيز على من سلم بعض عقله من الحمق. فجرائمهم كانت تجهر العيون. ألم يجعل صدّام آلاف الأكراد في حلبشة كفراش مبثوث في يوم كأنّه يوم القارعة من سنة 1988؟ ألم يجعل الأسد الأب آلاف الأصوليّين في حماه كعصف مأكول في يوم كان شرّه مستطيرا من سنة 1982؟ ألم يعلّق القذّافي المشانق للطلبة و المعارضين في عروض للموت، رهيبة؟
لكنّ أكثر الناس لم ير في هذه الجرائم الشّيء الخطير. ففئة اعتقدت أن لا شيء يجب أن يلهينا عن عدوّنا الأوّل و قضيّتنا الأولى. و فئة ظنّت أن عظمة الهدف و مصيرية القضيّة يستدعيان الحزم الكثير. و فئة اعتقدت أنّها هفوات تغتفر و لا حيّ معصوم من الخطأ.
و الحقيقة أن جبّلا كثيرا حسب أنّه في منأى عن شرور هؤلاء الطّغاة. فهو ليس كرديّا و ليس أصوليّا و ليس شيوعيّا. بل هو مواطن عربيّ يريد، مثلهم، تحرير فلسطين و قهر الولايات المتّحدة و إسرائيل.
 و الواقع أنّ هذا هو عين الحمق. لأنّ من يرجو خيرا من فرد يمتهن إنسانا آخرا أو يذيقه ويلات العذاب إنما يبحث عن التبر في التّراب.
فالذي يستطيع أن يصفع إنسانا هو يستطيع صفع البشرية جمعاء وهو نفسه لا يأبى الصفع. لذلك تجد الطّغاة على شدّتهم أذلّاء صغار.
و الذي يستنقص أو يهوّن من معاناة و قمع الآخرين أو هو يجد لهما مبرّرا حاسبا أنّه في حصن حصين هو في واقع الحال يستدنيهما لنفسه و يشرّع القيام بهما لنفسه و لغيره.
لقد كانت نذر المحرقة العربية التي يحترق في أتونها، اليوم، الشّعب اللّيبي و الشّعب السّوري، تنعق بأعلى صوت في الأفعال المجرمة التي أقدم عليها نظام الأسدين و نظام القذّافي. ألم يكن في تلكم الجرائم بلاغ يكشف للنّاس مدى استهانتهم بالنفس البشريّة و عمّا لن يتوانوا عن اقترافه و هم في طغيانهم يعمهون؟ ألم تكن ترتسم في بشاعة تقتيلهم و لو لفئة قليلة، المشاهد الفظيعة للمحرقة العربية المقبلة لا محالة؟
لقد كانت مقدّمات المحرقة العربية و الإسلامية التي قامت بها و لا تزال القاعدة بكل فروعها، واضحة جليّة في جرائمها الأولى في الغرب و في تصريحات زعمائها.
ألم يكن في تقتيلها المدنيّين الغافلين الآمنين في الغرب و في إرسال الأغرار إلى الانتحار نذير للنّاس بوحشيّتها و غياب كل مقوّمات الإنسانيّة عن أفرادها؟ ألم يكن توعّد زعمائها للمدنيّين الأوروبيّين و الأمريكيّين أفصح دليل عمّا لن يتورّعوا عن فعله لكل الآدميّين؟
ألم تقتل، فيما بعد، الآلاف في العراق على أبواب المساجد و العتبات الشيعيّة. ألم تقتل في الأردن حتى مخرج فلم الرسالة، ألم تقتل في مرّاكش و في كينيا و في تنزانيا و في باكستان، الخ؟
و اليوم، قد ضّل طريقه من يصفّق و يهلّل شامتا متشفيّا للذين يستهزؤون من المحرقة اليهودية و يستصغرون عذابات ضحاياها و يبخسون شأن فجيعتها الإنسانيّة.
لأنّ من لا يجد بأسا أو هو يطرب لإنكار بعض الزّعماء لفظاعة المحرقة النازيّة معتقدا أنّ في دينه أو عرقه أو في الفاصل التاريخي و الجغرافي و الظرفي عاصما له من مثل عذابها هو واهم. فالمحرقة بهذا الإنكار أقرب له من حبل الوريد.
و ها هي الأبخرة الكريهة تنبعث من تصريحات نجاد، تزكم الأنوف، تفضح شؤم المحرقة التي سيكتوي بنارها الشّعب الإيراني يوم ينتفض على ديكتاتوريّة آيات الله.
قد يقول البعض أنّه من المبالغة تشبيه ما يفعله هؤلاء بما اقترف هتلر الذي قتل من اليهود 5 ملايين على أقّل تقدير. و لكنّي أقول لكم أنّه لو كان هؤلاء المجرمون زعماء لشعوب مثل الشّعب الألماني، علما و إبداعا و عملا و إنتاجا، لانطلقوا ،كالجراد جوعا، يأتون على الأخضر و اليابس و لأحرقوا ،و هم من شبق يرتجفون، البشريّة جمعاء و لحاولوا جهد أنفسهم أن يبيدوا دود الأرض أن يأكلهم حين يموتون.
أقزام ولدوا و كذلك يعيشون،
في الهوان كالخنازير يتمرّغون،
منّاعون للخير معتدون آثمون،
و لأنّي أعرف أكثر من المعقول،
يعافهم دود الأرض يوم يموتون،
مخافة العقم و اللّواط و الأفيون

vendredi 3 février 2012

من أطاح ببن علي؟

من طرد ذلك المنحطّ الوضيع ؟ من لطم قفاه و صفعه و بصق في وجهه ثم شيّعه وهو يفرّ لا يلوي على شيء بالسّباب و اللّعنات و أقذع الشّتائم و فاحش القول؟
من داس بلا رحمة على ذلك الصرصار الذي "افتتح اليوم على بركة الله" مئات التّظاهرات و آلاف النّدوات و الإجتماعات؟
من كنس ذلك العفن الذي شمل برعايته و عطفه الإنسان و الجماد و الطّير في السّماء و الدوابّ في الأرض و السّمك في البحر و الأجنّة في الأرحام و الأفكار في الذهن و الدّم في العروق؟
من استأصل ذلك الورم الخبيث الأليم الذي زرع في أجسامنا إحساسا بالغثيان عند سماعنا لعدّة مفردات عربية : "رفع التحديّات"، "التغيير"، "النظرة الإستشرافيّة"، "و سنعمل على"، "إنّ تونس اليوم" و "إيمانا منّا" و جعل حتّى بعض الكلمات المقدسّة تتنزّل من أنفسنا منزل الذكريات الأليمة من مثل "بارك الله فيكم" و "و قل اعملوا..."؟
من أرسل للصمت الأبدي ذلك السّوقي المتمرّغ في الجهل الذي كانت الحروف تتدحرج من فمه ممجوجة مدغومة ناتئة غلظة خشنة؟
من أحاط بقاطع الطريق ذاك إلى أن ولّى هاربا مشيّعا بعاره و جبنه؟ ذاك الذي ما سكن زوج لزوجه إلا تحت سامي إشرافه و ما استقرّت نطفة في رحم إلا بإذنه و ما تنفّس صبح و ما تفتّح برعم إلا بأمره.
من محا ذلك النشاز و فسخ اللون البنفسجي الذي أنقض ظهورنا و أتلف خلايا الحلم في أذهاننا؟ ذلك القبيح الذي لم يترك تونسيا يذكر أنّه من تونس إلا و ندى جبينه و لم يترك تونسيا يشاهد قناة بلاده لثوان إلّا و أشاح عنها متفوّها بسيل من مستهجن القول.
من أطاح ببن علي؟
 سيقولون البطالة و سيقولون الرشوة و الفساد و الظلم و تكميم الأفواه و التّفاوت بين الجهات. و سأقول أنّ أغلب هذا كان من سمات العشريّة الأخيرة من عهد بورقيبة و لم ينجح الشّعب في الإطاحة ببورقيبة. و أنّ كل هذا كان قد استشرى في التسعينات و في العشريّة الأولى للقرن 21 و لم ينجح الشعب في الإطاحة ببن علي إلا في 2011.
و سأقول أنّ كلّ هذا جمع الثّائرين القادمين لقتل بن علي و صنع الخنجر و سمّمه. لكنّ، من أمسك بالخنجر و دلف إلى مخدع بن علي ليغمده في صدره هو غير هذا.
من إذا قد أطاح ببن علي؟
إنّها روح العصر تملكّت بشباب تونس و جعلته يأبى السخافة و الجهل و الضّجر. و جعلته لا يقيم للوعود وزنا و لا يحفل لتضرّعات ذلك السّوقي بل و يجاوبها بكلمة "زل".
إنّها ثقافة تصفّح الإنترنت و أسلوب "يعجبني/لايعجبني" و نسق الإنتقال السّريع بين القنوات و البحث عن الإبداع المنطلق المذهل الذي لا يعترف بحدود. إنها ثقافة "القينيول" في القنوات الأجنبيّة و سحقها لكل التّابوهات السياسية. إنه عهد تكنولوجيّات التواصل الذي كسر أكبر و أخطر ديكتاتوريّة في التّاريخ ألا و هي ديكتاتوريّة الإعلام و المعلومة.
إنّها العولمة التي جعلت العالم كله أشبه بمشرب مكتظّ يرتاده كل النّاس لا مكان فيه للسماجة و السخافة و رواية الأكاذيب.
إنّه قطار الزمن المسرع المتقدّم ينطلق بلا توان مغيّبا وراءه جذوع الأشجار المتكلّسة ليلتهمها العدم.
إنّه الشّباب المرح المنطلق المتحرّر التّائق إلى الهواء النقيّ، لا يضيع وقته في التصفيق في شعبة و لا ترتضي نفسه الهتاف الأبله ويستنكف من ترديد عبارات الشكر و الولاء و العيش في ظلّ نظام البيعة.
لكأنّي أراه، و قد طوى اللّيل شطره، و هو خلف شاشة حاسوبه جزعا و قد أسقط في يده من هول ما يراه من شباب تونس. كل حيله منكشفة : الملثّمون و الجهات الأجنبيّة و عدد الضّحايا و "الكرطوش غير مبرّر". و التعاليق السّاخرة تنهال على رأسه كآلاف المطرقات. و الشّعارات المختزلة الأقطع من حدّ السيف لا تعرف المهادنة و لا المساومة، تصيب منه المقتل.
لكأنّي أرى أحشاءه قد ارتجفت و حلقه قد جفّ و هو يرى الشّباب ينشر جرائمه لكلّ العالم و يستشعر الزّاحفين يحيطون به.
لكأنّي أراه يستنطق "خبرا طيّبا" أو كلمة تشدّ أزره من صاحبته و معاونيه و جدران قصره الذّي يؤويه.
لكأنّي أرى رأسه و قد تملّكته الحمّى و ذهنه و قد أيقن بالنهاية و الضّياع. لكأنّي أرى الدوار و الوهن يدبّان في جسده وأرى النعاس و قد جافى عينيه و أرى صدره قد ضاق و قلبه قد انقبض.
لكأنّي أسمع قرقرة أمعائه و هو يقلّب بصره الزّائغ لا يجد وليّا و لا نصيرا. لكأنّي أراه و قد استحال جثّة يسكنها قلب مذعور وأضغاث ذهن مشتّت.
ها هو يسرع في الشّوارع و قد ضاقت به الدنيا بعد رحابتها تطوي سيّارته الأرض طيّا و يودّ هو لو تطويه الأرض. ها هو يهرول إلى درج الطائرة و قد استعدّ اللّيل لبسط جناحه على تونس و حمرة الشفق تغمر الفضاء تجسّد دماء بني وطنه و قد قامت على رأسه تسائله بأيّ ذنب سكبت.
ها هو جوف الطّائرة يبتلعه و بابها يوصد مسدلا ستارا أبديّا بينه و بين تونس و لمّا يحمل حتّى حفنة من ترابها.
ها هو يضرب كفّا بكفّ و يشتدّ الصداع في رأسه و يكاد يهدّ جمجمته ذلك الدويّ الذي يردّده الكون كله دون أن يفقهه أو يعرف لـتأويله سبيلا فيلتفت لصاحبته ليطالع في عينيها و تطالع في عينيه نشيد الكائنات و الجماد من حولهما "ويكأنّه لا يفلح الظالمون"(1) فيشيح بوجهه ويغرق في العدم.
ها هو يتخبّط لا يعرف أين يولّي وجهه، لم يغني عنه ماله و ما كسب. و لم يغني عنه جميع ما "افتتحه اليوم على بركة الله" و جميع الحناجر التي بحّت بالهتاف له و جميع الأكفّ التي التهبت بالتصفيق له و جميع العقول و الأقلام التي أكلت بثدييها من مطبخه.
هاهو يعمه في أضغاث أفكار ذهنه المشتّت لا يعرف من هو و لماذا هو. و لا يفقه حتى كيف أطاح به أعداؤه.
ها هي الشمس تسبل جفونها غربا حاضنة ربى تونس و ها هو يوغل في اللّيل شرقا مفسحا المجال لصبح جميل.
(1)               اقتباس من نصّ الآية القرآنية 82 من سورة القصص